Ça fait longtemps que j’écris, environ treize ans. Quand j’ai commencé à partager mes textes, j’écrivais environ trois textes pour finalement en partager un. C’est la peur qui s’imposait dans ma vie, une fois de plus. Il faut comprendre que, je ne suis pas un auteur, je n’ai pas un français impeccable et je ne gagne pas ma vie avec l’écriture. C’est encore ma réalité chaque fois que j’écris. J’ai peur de penser des choses que la plupart des gens ne pensent pas, j’ai peur de me faire juger et je doute de moi. C’est aussi la raison pour laquelle j’écris. Je veux continuer à m’épanouir. La peur est ce qui me bloque à chaque fois et c’est aussi le dénominateur commun de mes plus grandes réalisations.
Au niveau de l’écriture, je n’ai jamais eu d’intérêt envers le français. À l’école, le français était ma plus grande faiblesse et cause d’anxiété. Quand tout le monde semble comprendre, sauf toi, qu’un verbe s’accorde en genre et en nombre avec son complément d’objet direct, tu perds confiance en toi et tu laisses entrer la peur dans ta vie pour détester profondément quelque chose que tu ne comprends pas. Encore aujourd’hui, je ne comprends pas pourquoi on utilise des termes aussi compliqué pour essayer d’expliquer des concepts complexes.
Longtemps, j’ai ignoré le français, par peur de me retrouver dans le même état d’esprit qu’à l’école primaire. Cette langue, bien que maternelle, n’apporterait rien de bon dans ma vie et de toute façon, je vivais déjà très bien.
Une fois de temps en temps, il y avait des choses que je jugeais important à dire et je ne savais pas comment m’y prendre. Je me disais que : << si seulement je savais bien écrire, se serait tellement plus simple >>.
J’ai donc commencé à écrire pour moi. Je me disais que personne ne me jugerait et je pourrais extérioriser ce que je pense pour mieux l’expliquer après. Je n’ai jamais regardé mes fautes ni ma calligraphie (parce que oui, quand tu te fais rappeler que : << tu écris comme un médecin >>, à chaque fois que quelqu’un voit ton écriture, tu finis par comprendre ce que ça veut dire). Bref, j’ai décidé de transformer ma peur de l’écriture pour ajouter une leçon à mon arc de vie et voir ce qui arrivera.
Après plusieurs années, j’ai commencé à partager des textes dans l’anonymat. C’était une grosse étape. Laissez les gens être en accord ou non avec ce que tu penses quand t’as aucune confiance, ça fait remonter l’anxiété que tu pensais avoir assez bien enterré pour ne plus jamais avoir à la côtoyer. Arriva ensuite le moment où j’ai décidé d’assumer ce que je pense en publiant des articles avec mon vrai nom.
Affronter cette peur est ce qui me définit le mieux dans la vie. Je ne suis pas un écrivain, ni un auteur et je n’ai pas fait d’études en littérature. Je suis, par contre, une personne acharnée, disciplinée et qui n’a pas peur d’affronter les défis qui me font peur. Jour après jour, je vie pour apprendre le plus possible sur moi-même tout en ayant le plaisir de voir ma vie changer pour le mieux. Cette vie qui change pour le mieux grâce à la petite voix dans ma tête qui accepte d’aller plus loin que la peur, peu importe la situation.
L’écriture m’a permis de faire la paix avec le français, de prendre confiance en moi et de mieux communiquer. J’ai eu le plaisir de rencontrer des écrivains incroyables, d’écrire pour des blogs populaires et de travailler avec Google pour optimiser leur moteur de traduction. Jamais, je n’aurais pensé que l’écriture m’apporterait autant.
La peur du français n’est qu’une peur parmi tant d’autres. Les peurs nous freinent dans notre cheminement personnel, dans notre vie professionnelle et dans l’art de s’épanouir pleinement. Peu importe la peur, nous ne pourrons pas l’enterrer à tout jamais. Un jour, elle refera surface alors aussi bien commencer à s’équiper maintenant pour être prêt à l’affronter.
Tu as tout mon respect, toi, qui essaye, qui sort de sa zone de confort, qui n’assume pas pleinement ce que tu fais, mais qui le fait quand même. J’admire ton âme courageuse qui décide d’affronter tes plus grandes craintes pour goûter à la meilleure version de toi.
Avoir peur, c’est normal, l’accepter ne l’est pas. Restez vraie, restez intéressant.
Voici le tout premier texte que j’ai écrit dans ma vie, il y a 13 ans de ça.
Photo by Denys Nevozhai on Unsplash
Francis Fleurant
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