Janvier 2019, ma première prise de conscience, je m’en souviens comme si c’était hier. Ce livre, Tout est toujours parfait de François Lemay, je l’ai découvert en allant me ressourcer chez mon ami, mon homme sage comme je m’amuse à l’appeler, juste avant le temps des fêtes. Une période que j’ai trouvé particulièrement difficile. Un moment de ma vie où je ne me suis jamais sentie aussi perdue. Tant dans ma vie professionnelle qu’amoureuse, je me sentais en perte de contrôle. J’avais envie de changer de travail, de me sentir épanouie professionnellement, j’avais hâte de rencontrer LA bonne personne, moi qui accumulais à son actif le nombre de «dates» et d’échecs amoureux.

Malgré le fait que je suis quelqu’un qui sait se rationaliser et qui ne cesse de se dire : «Ça peut être pire, tout peut être pire! », ce jour-là, tout pouvait être pire, mais je n’étais plus en mesure de supporter mon «pire».

Ce livre était là, à me regarder, dans le salon, et le titre a particulièrement suscité mon intérêt : TOUT EST TOUJOURS PARFAIT. Quelle ironie, moi qui trouvais que ma vie était loin du parfait, que rien n’était parfait présentement, loin de mes idéologies, loin de mes résolutions et de mes attentes de la nouvelle année.

J’ai donc demandé au copain de mon ami comment il trouvait se livre, et il me l’a conseillé.

Un livre que j’avais particulièrement besoin de lire en cette nouvelle année. Pourquoi? Et bien, j’avais l’impression d’oublier justement que tout peut être parfait.

Les réseaux sociaux nous amènent, comme on le sait, à percevoir la vie des gens comme étant parfaite, mieux que la nôtre. L’une qui se marie, l’autre qui se fiance, l’autre qui a un bébé, l’autre qui a un nouveau chum, l’autre qui vient de faire son 3ième voyage de l’année, etc. Moi, je suis là, à espérer que ça m’arrive aussi un jour et je me pose des questions sur ce que je dois changer pour atteindre cette petite vie parfaite, à me demander pourquoi je ne suis pas déjà rendue là, moi aussi, pourquoi ça ne m’arrive pas? Je savais que les réseaux sociaux nous affectent, que le gazon vert du voisin n’est sûrement pas aussi beau que l’on peut prétendre. Sans m’en rendre compte, malgré ces certitudes, j’étais devenue impatiente de vivre ce que les gens vivaient, et ce, sans réaliser que ma vie était tout autant parfaite.

Nous avons souvent cette habitude de nous fixer des résolutions et des attentes pour chaque année. De constamment vouloir ce qui nous manque et d’oublier de prendre conscience de ce que nous avons présentement, de ce que nous avons acquis ou de la personne que nous sommes devenus. Nous mettons l’emphase sur ce que nous n’avons pas, sur nos défauts, sur nos échecs, sur nos résolutions ou nos attentes non-exhaussées.

Or oui, chaque parcours, qu’il soit difficile ou non, arrive pour une raison. Une prise de conscience qui m’a permis de réaliser que ma vie à sa raison d’être. Ces trois années célibataires, à passer de «dates» après «dates», à remettre en doute ma propre personne pour l’approbation de l’autre, à avoir des remises en question et de la peine, m’ont permise de me retrouver avec des gens importants pour moi. Je réalise, maintenant, qu’inconsciemment, ces gens sont «mes anges guideurs».

J’ai eu l’occasion de me faire de nouvelles amitiés et je me suis rapprochée de mes amis, dont mon meilleur ami, mon homme sage. Si je n’étais pas célibataire, peut-être qu’on ne se serait pas vu autant et peut-être que nous n’aurions pas eu les mêmes conversations que nous avons eu, sur la compréhension de nos émotions, sur la raison de nos prises de décision et sur comment apprécier le moment présent malgré tous les facteurs environnants qui peuvent nous déranger. Toutes ces conversations que je n’aurais peut-être pas eues si je n’avais pas vécu ces évènements, des évènements qui m’ont attristé jadis. Des sujets, que mon ami n’aurait peut-être pas abordé, s’il n’avait pas senti le besoin de m’éclairer et de me pousser à voir plus loin que ma propre souffrance.

Malgré le fait que l’on me disait souvent que rien n’arrive pour rien, aujourd’hui, je peux affirmer que j’y crois. Comme mon homme sage me l’a déjà dit, la vie est bien faite. Et oui, tout est parfaitement fait.

En me rapprochant de mon ami, j’ai eu l’occasion, par le fait même, d’apprendre à connaître son copain. Avec leur belle énergie et les discussions que nous avons eues, j’ai grandi en tant que personne. Cette prise de conscience m’a fait encore plus profiter des petites choses de la vie au quotidien et j’accepte mieux les émotions que je vis pour ne pas les garder dans une petite boite au fond de moi. Avant, c’est ce qui arrivait avec le stress du quotidien, j’oubliais de prendre conscience de ces moments précieux et des sentiments que je vivais.

J’ai l’impression que nous avons tendance à oublier tout le bien que nous avons acquis ou que nous avons présentement autour de nous, d’où le besoin de prendre une pause dans notre quotidien de temps à autre et de se rappeler de tout ça.

La lecture de ce livre n’est pas arrivée pour rien. Le fait que ce soit chez mon ami que je l’ai découvert et que je sois présentement en train de le lire, ce n’est pas pour rien tout ça. Ça peut paraître fou, mais en ce moment, j’en suis convaincue… Cette lecture m’a permis d’avoir une prise de conscience et de me sentir d’une certaine manière, libérée. Un autre parcours dans ma vie vers l’idéal : tout est toujours parfait.

Sur ce, une citation du livre que j’ai bien aimé : «Le bonheur ce n’est pas d’arriver en haut, le bonheur, c’est le chemin.»

Photo par Matt Howard sur Unsplash

Un texte de Hala Gébrine