Ces derniers jours, en confinement, j’ai eu le temps de faire des choses que je reportais sans cesse à demain. Je me sens chanceuse d’avoir autant de temps pour me découvrir de nouveaux talents et de réfléchir sur une et mille choses. Ces derniers jours, plusieurs personnes autour de moi semblent courir deux fois plus qu’avant pour organiser et réorganiser leur routine. Malgré ma productivité sans précédent, un vide s’est introduit dans ma vie. Je m’ennuie de la présence physique de ma famille et de mes amis, ce qui me laisse un goût amer face à cette productivité sans précédent.

Cette nouvelle réalité a introduit une question que je ne m’étais jamais vraiment posée auparavant. Est-ce que je peux être heureuse sans être avec les gens que j’estime beaucoup dans ma vie ? C’est ma question du jour. Une réflexion que j’ai eue tout en écoutant du Patrick Watson. D’une part si simple et d’une autre part tellement complexe. Pourquoi est-ce que je sens un vide tout en étant autant comblée en ce moment ?

Je réalise que tous ces petits moments, qui semblaient parfois anodins, vécus avec chacune de ces précieuses personnes, remplissaient ma vie beaucoup plus que je ne le croyais. Chacune d’entre elles à leur manière, me procurait des petits moments de bonheurs, aussi simple qu’une conversation autour d’un café ou d’être assise à écouter de la musique avec mon meilleur ami. Ces moments que je prenais pour acquis, m’apportaient beaucoup de joie et me comblaient d’un bien-être qui n’a pas de prix. La présence de ces personnes complémentait et alimentait, sans même m’en rendre compte, mon bonheur durant toutes ces années !

J’ai mis du temps à prendre conscience de cette nouvelle réalité. Plutôt que d’être reconnaissante de la liberté qui me restait, je ne faisais que ruminer et être inconsciemment négative quant à ce que j’avais perdu.

Quand j’ai réalisé l’état d’esprit dans lequel je m’étais plongé, j’avais de la difficulté à comprendre comment j’en étais rendu là. Et me voilà, en train de penser à tout ça. Essayant de mieux comprendre en prenant le temps d’écrire et d’essayer d’y voir plus claire.

Je constate qu’il n’est pas nécessaire de me juger comme je l’ai fait lorsque je vis des émotions négatives. Au contraire, je préfère les accepter et essayer de naviguer au travers pour en ressortir grandi. Après tout, après la pluie, le beau temps non ?

Le bonheur est éphémère.

Bien que le chaos envahi parfois nos vies, il est important de se souvenir que notre bonheur et notre liberté est toujours là, malgré le bonheur et la liberté que nous avons précédemment pris pour acquis et qui n’existe plus aujourd’hui. Ma liberté et mon bonheur actuel se définissent maintenant par la chance que j’ai d’être en santé, d’avoir un toit sous la tête, d’avoir de bon repas à tous les jours, et surtout de pouvoir vivre de beaux moments au quotidien avec les gens que j’aime. Ces moments de folie et ces moments d’euphories remplie de simplicité et d’humilité qui rend à l’humain toute sa splendeur. Que ce soit par Facetime, par téléphone et/ou avec les personnes en confinement avec nous, des beaux moments, il y en a et il en revient à nous de les apprécier pleinement.

Je remarque une tendance qui suggère que nous prenons davantage conscience des moments négatifs que des moments positifs que nous vivons. Étant maintenant plus consciente de cette réalité, je me suis engagé à apprécier davantage les beaux moments et surtout de les conserver le plus longtemps possible.

N’oubliez jamais la vie que vous meniez pour apprécier pleinement celle que vous vivez présentement.

À ma magnifique famille, mes amis adorés et toi me amor, je vous aime !

Photo par Helena Lopes sur Unsplash

Un texte de Hala Gébrine