J’ai toujours eu envie de savoir que d’autres étaient comme moi, pensaient comme moi et voyaient les choses comme moi. J’ai la phobie d’être le seul à partager mes idéologies et mes croyances. J’ai besoin de cette chaleur qui rassemble et qui donne un sens à ma vie.

J’ai l’impression que ce contact est rare, difficile à trouver. J’aimerais être entouré uniquement de réelle connexion, mais je dois, encore aujourd’hui, m’entourer de gens complètement déconnecté à mes valeurs, mes croyances. Je ne parle pas de mon cercle proche puisque celui-ci, je le choisis. Je parle des cercles qu’on ne contrôle pas, comme le travail, les gens qu’on croise dans nos activités quotidiennes, les gens qu’on croise au magasin, à l’école et j’en passe.

C’est par manque de nouvelle connexion que j’essaye de changer le monde, un humain à la fois. Je cherche cette connexion qui me fera sentir vivant et utile. Je cherche ces humains qui donneront un sens à ma vie. Par manque de récurrence, je deviens complètement subjugué lorsqu’une nouvelle personne entre dans le cercle que je contrôle. C’est avec méfiance et excitation que cette connexion fait son chemin dans le mien et je deviens mon pire ennemi. La méfiance fait douter mon excitation et les connexions se font de moins en moins. C’est un cercle vicieux vers l’isolation et l’impression d’être incompris par la population.

Ce cercle est tellement vicieux qu’il semble logique. À un certain point, j’ai même arrêté de chercher de nouvelles connexions, à quoi bon les chercher de toute façon? À quoi bon vouloir de nouveaux contacts humains. Je suis mon pire ennemi.

Je suis mon propre obstacle, juste ici, dans ma tête. Mon cerveau a pris le contrôle et j’ai arrêté de le mettre aux défis. Je me laisse gouverner par l’entremise de mes pires pensés. Je me laisse influencer, par paresse et par manque de confiance. J’ai arrêté de croire pour arrêter d’être déçu. Mon pire ennemi a eu raison de moi et  j’ai tout sacrifié pour lui.

Puis un jour, quand l’espoir n’est plus, la vie remet un <<moi du début>> sur mon chemin. Le <<moi>> qui croyait pouvoir changer le monde. Ce <<moi>> que j’étais jadis, qui me tend maintenant la main. Des signes j’en ai eu plein, alors pourquoi accepter celui-là? Par espoir? Par désespoir? Ais-je réellement envie de rester là ou je suis de toute façon? Puis-je perdre encore plus que je ne l’ai déjà fait? Mon pire ennemi me conseil de m’isoler depuis si longtemps. Pourquoi est-ce que je devrais écouter mon pire ennemi?

Ce <<moi>> qui me rappel le <<moi>> que j’étais fini par me redonner espoir et me change. Il me force à sortir de ce cercle vicieux et prendre une chance. Ce <<moi>> a changé le monde, mon monde, et c’est maintenant à moi d’être cette personne qui changera le monde, ton monde. C’est maintenant à moi de t’aider à retrouver le <<toi>> que tu étais et que tu as oublié avec le temps. Ce <<toi>> qui changera la vie des gens, éventuellement.

J’étais devenu mon pire ennemi et je m’en étais même pas rendu compte. La solitude est notre pire ennemie. Au final, on a simplement besoin de contact humain. On veut seulement être écouté et compris. Aussi différent qu’on pense qu’on peut être, nous sommes tous pareil et on veut toute la même chose.

Si tu veux te retrouver, arrête d’écouter ton pire ennemi.

[Source de l’image: Pexel par Sergey Yelshyn]